En RD Congo, les choses sont bien simples : le président fondateur du parti, c’est le candidat idéal pour l’élection présidentielle. Ce n’est pas le Mouvement de libération du Congo (Mlc) qui va réinventer la roue. Son chef, Jean-Pierre Bemba, détenu à La Haye et poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, sera le candidat du parti pour la présidentielle du 28 novembre.

Pourtant à La Haye, la justice internationale ne se trouve qu’au stade d’audition des témoins. Le procès même est suspendu pour des raisons de vacances judiciaires. Il ne reprendra que le 22 août, soit 20 jours avant la fin de la réception des candidatures pour l’élection présidentielle fixée au 6 septembre suivant le calendrier électoral.

En désignant Jean-Pierre Bemba comme son candidat à la bataille électorale pour la magistrature suprême, le Mlc croit donc, dur comme fer, que dans un laps de temps de 20 jours :

• Tous les témoins de l’accusation et ceux de la défense seront entendus ;
• Les avocats des victimes auront déjà présenté leurs observations, le procureur son réquisitoire et la défense son plaidoyer ;
• Les juges auront suffisamment du temps pour rendre leur décision ;
• Jean-Pierre Bemba sera acquitté ;
• Il n'y aura pas d'appel de part et d'autre.

Le Mlc veut donc faire croire à ses militants que la Cpi peut se transformer en « Jgv », une sorte de « justice à grande vitesse ». A défaut d’être utopique, c’est du vrai lol à la congolaise. Car, la Cpi elle-même ignore combien de temps durera le procès :

Entretemps, le bon côté des choses sans doute, l’opposition politique qui peine toujours à se trouver un candidat unique, pourrait miser encore sur Jean-Pierre Bemba qui, en 2006, avait obtenu plus de 6 819 822 voix, soit 41,95 % lors du second tour de la présidentielle derrière Joseph Kabila élu avec 58, 05 %. Peut-être s’achemine-t-on donc vers un nouveau Kabila – Bemba ? Impossible n'est pas français, peut-être, mais lol est congolais.

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