A quelques heures d'entrer dans le vif du débat, on s'interroge encore : 4-3-3, ou pas 4-3-3 ? Pour ma part, je suis convaincu que nous avons les joueurs pour évoluer dans ce système.

Maintenant, c'est à eux de s'y adapter, et le plus rapidement possible. Ce schéma-là a de l'avenir, même si j'avoue un faible pour le 4-1-3-2, avec les mêmes gardien et défense, Toulalan devant, Malouda à gauche, Gourcuff dans l'axe, Ribéry à droite, et deux attaquants de pointe, Henry-Anelka. Ce serait une équipe extrêmement offensive, avec un système en diamant. Ribéry et Malouda, avec leurs trois poumons, offrent la possibilité de se replacer à la perte du ballon et participer à l'équilibre défensif. Dans cette disposition-là, le rôle de Nicolas Anelka est mis en valeur, puisqu'il a l'habitude d'évoluer à deux pointes devant. On peut également s'interroger sur la place de Thierry Henry. On ne marque pas de but, on ne délivre pas de passe décisive. Comment peut-on se passer constamment du meilleur buteur de l'équipe de France ? Franck Ribéry se dépense beaucoup, certes, mais sur les trois derniers matches amicaux, malgré du positif, il ne s'est pas montré décisif. Je préfèrerais qu'il s'appuie plus sur ses partenaires.

Voilà pour l'incertitude offensive. En défense aussi plânent quelques doutes. Une équipe doit respecter un équilibre, mais aujourd'hui, cet équilibre penche sur la gauche. C'est à Domenech de redéfinir les rôles de certains joueurs. Il faut qu'il aille au bout de sa logique, il a tranché avant le Mondial, il a changé certains de postes. La défense pâtit de cet équilibre, dans la mesure où on ne joue plus qu'avec un défensif. Traditionnellement, nous en avions deux qui faisaient écran devant la défense. Abidal et Gallas ont longtemps été blessés dans leurs clubs respectifs et, même s'ils ont des automatismes, ils n'ont pas constamment évolué ensemble. Tout cela crée une incertitude en défense, mais on en a une grosse offensive également.

Je crois que les Bleus ont beaucoup de doutes à chasser, vivement qu'ils entrent dans la Coupe du monde car rien ne remplace la compétition. Cela fait deux, trois ans qu'on reste sur beaucoup de frustration, en terme de jeu et de résultats. L'équipe de France est sous le feu des critiques depuis trop longtemps, elle se cherche une identité, une âme. Elle ne peut pas aller plus bas qu'elle n'a été ces dernières années. Donc vivement la compétition, cela peut lui permettre de connaître ce petit déclic. Elle entrera dans le vif du sujet face à l'Uruguay, ce vendredi, et contre la celeste, un seul mot d'ordre : ne pas être frustrés. Les Uruguayens ont habituellement un gros dispositif défensif. Il faudra absolument ne pas tenter des choses qui pourraient mettre en péril le collectif, d'autant plus qu'il y a deux matches à jouer derrière. La défaite est interdite. L'Uruguay va imposer des duels, et c'est là que nous devrons faire des efforts, tant offensivement que défensivement. Il faut une équipe conquérante.