David Cameron veut mesurer le bien-être de ses concitoyens. En temps de crise, l’idée peut paraître un peu masochiste, mais le Premier ministre explique que les résultats pourraient aider le gouvernement à mener des politiques plus en phase avec les attentes des Britanniques.

Le Bonheur se mesure ! C’est en tout cas le pari que tente David Cameron. Un double pari en fait. Il va demander à l’Office national des statistiques d’étoffer les études déjà faites sur le sujet. Cela, peu de temps après l’annonce du plan d’austérité et alors que les protestations se multiplient.

L’idée vient de deux lauréats du Prix Nobel de la paix, Joseph Stiglitz et Amartya Sen qui ont enjoints les Etats à ne pas se baser uniquement sur le Produit intérieur brut (PIB) pour juger la santé d’une population, mais à prendre en contre aussi le GWB, le Global Wellbeing (le bien-être global).

Le Royaume-Uni n’est pas le seul pays tenté par l’expérience. La France et le Canada sont aussi candidats. En fait, David Cameron semble avoir engagé une course de fond avec Nicolas Sarkozy. ‘’Nous avons certainement suivit le modèle de Nicolas Sarkozy jusqu’à maintenant, nous avons beaucoup appris et nous espérons pouvoir aller plus loin’’.

Le timing n’est cependant pas parfait. Les émeutes de Londres autour de l’augmentation des frais d’université sont encore fraiches – le QG des conservateurs n’est toujours pas retapé – et les Britanniques sont toujours en colère face aux coupes sèches du plan d’austérité de Georges Osborne. Pas de quoi se sentir épanouie !

Mais Donwning Street déclare qu’au contraire, cette étude permettra de tailler des budgets sur mesure. ‘’La prochaine fois que nous devrons délivrer une Comprehensive Spending Review, nous n’aurons pas à deviner quelle mesure prendre pour le bien être des gens. Nous le saurons pour de bon’’, a indiqué un officiel.

L’étude inclura à la fois les études de satisfaction déjà existantes, agrémentées de quelques questions plus ou moins objectives comme un jugement sur son propre bien être, et sa satisfaction quant à la réalisation des buts qu’une personne s’est fixés dans la vie.

Le rythme avec le quel les résultats seront annoncé n’est pas encore définit. Une source proche du gouvernement avance une publication trimestrielle. La forme que les chiffres prendront reste elle aussi encore inconnue. Ils pourraient être réduits à un chiffre global ou à un index du bien-être.

Le sondage pourrait être prêt pour utilisation dès le printemps prochain. Avant celui de Nicolas Sarkozy ?
 

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