Nick Clegg : bouc émissaire des étudiants?

Les étudiants ont pris Nick Clegg comme cible principale lors des manifestations contre l’augmentation des frais d’université, mercredi 24 novembre.

 

Les étudiants britanniques sont à nouveau descendus dans la rue hier pour protester contre l’augmentation des frais d’inscription à l’université *, mais aussi pour crier leur déception à Nick Clegg. Le vice-premier ministre a été l’une des cibles principales des jeunes gens. Ils leur reprochent de les avoir trahis. ‘’Tu nous as menti’’, ‘’nous te détestons’’ pouvait-on voir inscrit sur de nombreuses pancartes brandit par les manifestants. Une effigie de Nick Clegg a même été pendue.

 

Durant la campagne, le leader des libéraux-démocrates avait promis de ne pas augmenter les frais d’université. Les étudiants lui reprochent donc d’avoir cédé face aux Tories. Avant la manifestation, Nick Clegg avaient appelé les participants à bien étudier les propositions de la coalition en leur disant que certains des étudiants les plus mal lotis pourraient en fait profiter de ces nouvelles mesures. En vain.

 

Sauveur déchu

 

La présence des libéraux-démocrates dans la coalition rassurait de nombreux Britanniques. Ils estimaient qu’ils seraient un rempart face aux conservateurs et aux coupes budgétaires qu’ils avaient annoncé dans leur programme. Mais Nick Clegg a dû faire des concessions et, ce faisant, a perdu son titre de garde-fou. Pour avoir failli à cette image de ‘’sauveur’’, Nick Clegg est devenu le réceptacle des frustrations.

 

Les étudiants ont donc pris le siège des Lib Dems comme cible. ‘’Les libéraux-démocrates avaient clairement dit qu’ils se battraient pour l’éducation gratuite, et des millions d’étudiants ont voté pour eux pour cette raison. Ils se sentent donc trahis. Je pense que les mensonges que nous ont dits les Libéraux-démocrates en font une cible légitime. Puisque nous ne pouvons pas changer les choses par les urnes, nous emploierons la manière forte‘’, explique Mark Bergfeld, membre du comité exécutif du syndicat étudiant NUS. Mais les forces de l’ordre étaient prévenues, le siège des Lib Dems n’a donc pas subit le même sort que celui des conservateurs qui avait été mis à sac le 10 novembre dernier.

 

De manière générale, la police avait retenu la leçon. Pour éviter les violences du 10 novembre dernier, plusieurs centaines d’agents étaient déployés. Les forces de l’ordre n’ont cependant pas pu éviter certains débordements. Sur 10 000 étudiants dans plusieurs grandes villes du Royaume-Uni, une trentaine a été arrêtée. Une dizaine a été blessée ainsi que deux policiers à Londres. Un bilan moins lourd que celui de la précédente manifestation, mais qui reste inhabituel pour le Royaume-Uni. Certains syndicats et des étudiants ont déjà prévenu : ils n’en resteront pas là.

 

 

 

* Le gouvernement prévoit de quasiment doubler les frais d'inscription dans les universités anglaises. Ils passeraient de 3 290 livres (3 867 euros) par étudiant et par an à 6 000 livres, et dans "des circonstances exceptionnelles" à 9 000 livres.

 

 

 

mbillon@france24.com

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