'Les Tudors', de Liliane Crété

'Les Tudors', de Liliane Crété, est un livre d’histoire avec de nombreuses qualités, mais le public à qui il s’adresse semble avoir été mal défini. Le début rebute les novices en histoire ‘tudorienne’, tandis que le corps de l’ouvrage ennuie les férus.

 

                                    

 

Liliane Crété ne tient pas la promesse faite dans le titre de son livre, 'Les Tudors'. Elle nous promet un ouvrage historique sur la dynastie la plus célèbre d’Angleterre, mais elle ne se concentre que sur les trois figures plus connues : Henry VIII, Mary Ière et Elisabeth Ière. Henry VII, père du huitième et fondateur de la dynastie des Tudors, est et restera inconnu. Et son petit-fils, Edouard VI, seul héritier mâle d’Henry VIII n’est lui aussi que peu étudié.

 

Il s’agit cependant un bon livre pour ceux qui veulent avoir une vue d’ensemble des plus connus des Tudors. L’histoire est racontée et expliquée clairement. Sauf peut-être pour les quelques pages sur Henry VII qui se perdent dans les exploits économiques d’un roi qu’on voudrait mieux connaître avant d’ouvrir ses livres de comptes. Des longueurs qui se trouvent malheureusement en début d’ouvrage – chronologie oblige - et qui pourrait rebuter le lecteur.

 

En revanche, si le féru des Tudors aurait aimé en savoir plus sur le père d’Henry VIII, il sera malgré tout satisfait de trouver ces détails économiques qui expliquent le succès naissant de la jeune dynastie. On n’a que peu accès à ce genre de détails en France et en français. L’auteure décrit Henry VII comme un roi moderne et novateur économiquement. D’autres détails expliquant les penchants progressistes de ce roi taciturne auraient été bienvenus puisqu’on avait déjà mouillé son orteil.

 

C’est d’ailleurs le problème principal du livre. Ce début peut rebuter les novices, mais intéresser les férus. En revanche, le corps de l’ouvrage n’apprend rien de nouveau aux familiers des Tudors, il est donc pour les novices... pour ceux qui n’ont pas fermé le livre sous l’avalanche de détails économiques des premières pages. En somme, Liliane Crété a choisi la mauvaise porte. Elle promet un livre plein de ressources et de détails historiques fondamentaux au début, mais ne tient pas sa promesse dans l’ouvrage.

 

Le risque est donc bien que les novices renoncent à sa lecture au début, et que les férus survolent le corps du roman assoiffés du genre de détails que l’on trouve au début. L’auteure a écrit deux livres en un. C’est quelque chose qu’aurait peut-être pu se permettre un auteur anglophone - vue le nombre considérable de livres sur les Tudors et sur Henry VIII qui ont notamment été écrits l’an dernier, pour les 500 ans du début du règne d’Henry VIII - mais qu’on regrette en France, assez pauvre en littérature tudorienne. Car si 'Deux sœurs pour un roi', de Philippa Gregory, a eu un assez bon succès en livre et en film, son côté romanesque ne laisse pas le loisir d’apprendre d’importantes réalités historiques.

 

On conseillera donc ici les Tudors aux chercheurs de pépites qui n’ont pas peur d’écumer des pages qu’ils connaissent déjà par cœur. Et on encourage le novice à ne pas se laisser rebuter par le début. Le reste de l’ouvrage, en vaut la peine.

 

Les Tudors, Liliane Crété, Flammarion, août 2010

 

marie.billon@gmail.com

 

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