COMPARAISON N’EST PAS RAISON : Gordon Brown ne sera pas le prochain DSK

CHRONIQUE du 06/05 : Gordon Brown n'ira pas au FMI, il ne reprendra le flambeau que Dominique Strauss-Kahn laissera en partant. Le Premier ministre britannique a discrédité son prédécesseur en tant qu'économiste.

 

Gordon Brown ne succédera donc pas à Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds Monétaire international. David Cameron l’a mitraillé de critiques.

 

Le Premier ministre britannique n’avait pourtant rien à craindre de son prédécesseur. Gordon Brown ne représente pas une menace au niveau national.

 

Or, de l’autre côté de la Manche, c’était sans doute parce qu’il craignait DSK, que Nicolas Sarkozy a appuyé sa candidature en 2007 : pour l'éloigner de France. Pourtant, il doit se demander si c'était une bonne idée, car le spectre du Socialiste ne cesse de planer sur ce qui n’est pas encore la campagne présidentielle de 2012.

 

Objectivement, on peut en effet se demander si propulser son adversaire sur les sommets de l’économie mondiale est le meilleur moyen de se débarrasser de lui définitivement.

 

Même si le spectre de Gordon Brown ne plane nulle part, David Cameron a préféré lui couper l'herbe sous les pieds. Quelqu'un qui ne voyait pas de problème d'endettement dans son propre pays n’est pas qualifié pour travailler sur les dettes d'autrui, a estimé en substance le Premier ministre.

 

Ne pas redorer le blason de son adversaire à l’endroit où il a été le plus terni, c’est la décision que David Cameron a prise. C'est exactement le contraire de ce qu'a fait le Président français en 2007. S’il y avait bien UN point sur lequel les Français doutaient de la compétence du PS, c’était précisément sur l’économie. En sacrant DSK grand argentier de l’économie mondiale, Nicolas Sarkozy lui a bel et bien offert une légitimité tombée des nues.

 

Outre-Manche, s’il y a bien UN point sur lequel la coalition s'est rendue impopulaire en un temps record, c’est l’économie. Le plan de rigueur s'est montré capable d'ébranler le flegme légendaire des Britanniques.

 

David Cameron n’a donc pas voulu auréoler son adversaire politique, n'a pas jugé bon de lui ouvrir un boulevard et lui donner ainsi la possibilité d'exposer une conception plus humaine ou plus compatissante de l’économie. Si Gordon Brown n'est pas lui-même candidat dans 4 ans, il pourrait faire profiter de son aura à un autre Travailliste. Un scenario qui, à priori, relève de la science-fiction en France, tant tout est question de personne.

 

Pas de science fiction, mais un dénouement comme dans un conte de fée car, en quelque sorte, tout est bien qui finit bien… ou presque. Gordon Brown ira finalement au FME, le Forum Economique Mondial, a-t-on appris fin avril : la magie de ce conte de fée a ses limites : Gordon Brown non seulement n'empochera pas de salaire fantasmagorique, mais devra lui-même payer ses collaborateurs. Beaucoup moins prestigieux... Au premier abord, même moins bien qu'un stage non rémunéré, les temps sont durs pour tout le monde...

 

***

 

Comparaison n’est pas raison sur French Radio London le samedi après 17h30, le mercredi après 20h00 et le vendredi après 13h30 (heures françaises). "Comparaison n'est pas raison", c'est le regard étonné et amusé d'une Parisienne sur l'actualité britannique. Parce qu'essayer de comprendre l'Outre-Manche à travers des codes hexagonaux aboutit souvent à un résultat tiré par les cheveux.
 

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