En Australie, l'abattage de requins comme solution pour lutter contre les attaques



Prévention ou massacre ? Depuis le 22 janvier et jusqu'au 30 avril 2014, les requins de plus de trois mètres évoluant au sud-ouest de l’Australie peuvent être tués impunéments. Le gouvernement de l’île-continent a donné l’autorisation de déployer des lignes à appâts à un kilomètre des plages et décrété des zones d'abattage, en dépit des lois en vigueur de protection de l'espèce. Le but de l’opération : capturer et éliminer un maximum de grands requins blancs, requins-bouledogues et requins-tigres afin de réduire les risques pour les baigneurs et les surfeurs.

Cette décision du ministère de l’environnement - qui ne s’applique que dans le vaste État de l’Australie Occidentale - intervient après une série d’attaques mortelles (six en deux ans) dont la dernière remonte à fin novembre 2013, dans les eaux de la plage de Gracetown, petite ville au sud de Perth. Vent debout contre ce programme d’abattage délibéré, nombreuses sont les ONG de défense de la nature qui dénoncent une mesure inutile, uniquement destinée à rassurer la population en pleine période estivale.

L’organisation américaine de protection des animaux, The Humane Society, parle même de "honte absolue" "dénuée de justification scientifique" et rappelle que cette décision est contraire aux conventions internationales protégeant certaines espèces, parmi lesquelles le grand requin blanc.

Surpêche et recrudescence de surfeurs

Surpêche, braconnage, trafic d’ailerons… Environ 100 millions de requins sont tués chaque année dans le monde, selon l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui estime que 90 % de la population de squales a disparu en un siècle. Les experts de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) affirment, quant à eux, qu'un quart de la population mondiale de requins est menacée d'extinction. Ce qui n’empêche pas le mythe du “grand prédateur mangeur d’hommes” d’être entretenu par la croyance populaire, certains professionnels de la pêche mais aussi par les médias.

En outre, l'augmentation (aussi faible soit-elle) des attaques peut s'expliquer, d'une part, par la popularité grandissante ces dernières années des sports aquatiques qui ajoute un nombre conséquent de baigneurs et autres surfeurs, dont les planches sont souvent prises pour des otaries ou des tortues par les squales. Et d'autre part, par un phénomène de surpêche au large qui pousse le requin à venir chercher sa nourriture plus près des côtes.

Reste que, dans tous les cas, le requin fait, en moyenne, 10 victimes par an, quand le moustique, lui, en fait 800 000. Un délit de sale gueule qui, à terme, va coûter cher à la biodiversité et l'équilibre sous-marin.
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