RDCongo-élections : chronique d’une dynamique de violence

 

Des émeutes réprimées, deux sièges des partis politiques saccagés, la tension monte d’un cran à Kinshasa. Le gouverneur de la ville-province a du interdire à partir de jeudi toute manifestation publique jusqu’à dimanche. Des voix s’élèvent pour condamner ce regain de violence qui prévaut dans la capitale congolaise, à quelque trois mois de la présidentielle.


La France, dans un communiqué publié le mercredi 7 septembre, a condamné "toute forme de violence" avant la campagne électorale. Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, lui, a désapprouvé mercredi les troubles. L’archevêque de Kinshasa a appelé donc les forces politiques " à garder le sang-froid et à éviter des provocations inutiles ".


Le cycle de violence
Tout commence le jeudi 1er septembre. Ce jour là, les militants de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) investissent les rues de Kinshasa et de Mbuji-Mayi, fief de leur leader Etienne Tshisekedi, opposant historique au régime de Mobutu. Ils exigent " la transparence du processus électorale " et " un accès libre au fichier électoral " de la Commission nationale électorale (CENI).


De tous les coins de la capitale, ils convergent vers le siège de la CENI mais seront stoppés par la police. Un accrochage s’ensuit et la marche dégénère en émeute. Bilan : des voitures brulés, des boutiques pillées et cinq journalistes agressés par la police.


À Mbuji-Mayi, au centre du pays, même scenario. Les blessés se comptent tant du côté des manifestants que de celui des forces de l’ordre. Selon radio Okapi, 30 personnes seraient arrêtées pour perturbation de l’ordre public.


Lundi 5 septembre. Un bureau du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti du président sortant Joseph Kabila, est saccagé sur le boulevard Sendwe dans la commune de Kalamu à Kinshasa. L’incident survient lorsque la délégation d’Etienne Tshisekedi, rentrait de la Commission nationale électorale pour déposer sa candidature. Accompagné de ses militants et cadres de son parti, ils croisent et s’accrochent aux policiers commis au siège du PPRD. Bilan, trois véhicules brulés.


Le lendemain, 6 septembre aux environ de 3 heure du matin. La station de Radio Lisanga télévision (RLTV) est incendiée. Peu avant, un présentateur avise les téléspectateurs d’un message anonyme menaçant la station. Ce média appartient à Roger Lumbala, président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD/N), qui soutient la candidature d’Etienne Tshisekedi. Presque au même moment le siège de l’UDPS subit le même sort. Une personne est tuée et plusieurs blessés.

 

Ces troubles inquiètent bien d'observateurs à Kinshasa. De nombreuses ONG tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs mois sur les risques de troubles post-élections en cas de contestations des résultats... Et voilà, avant même la campagne, les morts et les dégâts matériels se multiplient.
 

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1 Comments
Cela montre combien de fois le parti au pouvoir a peur de l'opposition. Wait and see, la conséquence de ces éléctions sera l'écoulement de sang du peuple congolais.

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