Le géant de la bière est-il en train de paniquer ?

A quoi rime l'offre monumentale du 2ème brasseur mondial, ABinBev sur son second SABMiller ? L'opération pourrait atteindre les 92 Mds€, ce qui en ferait la 3ème plus grosse de l'histoire d'après Dealogic. Les noms ABinBev et SABMiller ne vous disent peut-être rien mais derrière ces acronymes barbares se cachent de grandes marques connues de tous les buveurs de houblon. ABinBev qui est ici à l'offensive, détient par exemple Leffe, Stella, Becks, Budweiser, Corona ou Brahama. Des marques qui en font le n1 en Belgique, au Brésil ou aux États-Unis.

La menace des micro-brasseries
Pourquoi se lancer dans une telle opération ? Si les économies d'échelles seront probablement considérables, ABinBev cherche un second souffle. Dans tous les pays développés, les micro-brasseries ont en effet réussi à se faire une place. Aux États-Unis, elles représentent 11% des ventes en volume et 20% en valeur. Conséquence directe, les ventes d'ABinBev ont reculé en 2014 (-9%). Le pire c'est que le phénomène prend de l'ampleur.

Regardez l'infographie élaborée par l'Association américaine des brasseurs indépendants:

https://www.brewersassociation.org/wp-content/uploads/2015/03/Growth-Small_HR.png Les géants de la bières ont commencé à racheter certaines marques indépendantes mais le marché reste extrêmement fragmenté et le processus de consolidation devrait prendre des années.

Les pays émergents dans le viseur
Pour éviter de faire du surplace, ABinBev doit se renforcer dans les pays émergents, des marchés sur lesquels SABMiller est justement très présent, en particulier en Afrique. SABMiller cela signifie en effet South African Breweries. L'entreprise a vu le jour en Afrique du Sud, pendant la ruée vers l'or de 1886. Leurs bières sont vite devenues très connues auprès des mineurs assommés par le travail et la chaleur. Aujourd'hui, SABMiller est leader dans une vingtaine de pays d'Afrique et possède 23% du marché chinois. Une aubaine pour son concurrent !

Les actionnaires font monter les enchères
Pour le moment les actionnaires de SABMiller se font désirer. Ils ont refusé l'offre de leur concurrent. La prime par action s'élevait pourtant à 40%. Il leur sera difficile de tenir jusqu'au bout. La danse du ventre pourrait en revanche durer plusieurs jours voire plusieurs semaines.
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